BARBICHE, Bernard, SORREL, Chrisitna, (dir.) La Jeunesse étudiante chrétienne 1929-2009, LARHRA, 2011, OpenEdition Books 2020, 288 p.

Présentation : La Jeunesse étudiante chrétienne, mouvement d’action catholique fondé en 1929, a joué un rôle important dans le renouvellement des élites confessionnelles et la présence chrétienne dans la société française contemporaine. Les communications de Gérard Cholvy, Christophe Roucou, Bernard Giroux et Vincent Soulage et les témoignages de Yves-Marie Hilaire et Catherine Thieuw-Longevialle, donnés à la journée d’étude organisée par le Centre national des Archives de l’Église de France et la Société d’histoire religieuse de la France le 7 décembre 2009, éclairent un parcours jalonné de tensions et de crises. En complément, Bernard Giroux propose un « Dictionnaire biographique des responsables nationaux et des aumôniers de la JEC (1929-1975) » qui constitue un instrument de travail d’une grande richesse.

Mots clés : activisme, aumônerie, Eglise, espérance pascale, jéciste, jeunesse étudiante chrétienne (JEC), mouvement de jeunesse


BOCQUET, Jérôme, dir. L'Enseignement français en Méditerranée : les missionnaires et l'Alliance israélite universelle. Presses universitaires de Rennes, 2010, OpenEdition Books, 2019, 324 p.

Présentation : S’appuyant sur plusieurs réseaux d’écoles, celui des congrégations catholiques puis des missions protestantes, mais également ceux de l’Alliance israélite universelle et de la Mission laïque française, la France cherche à propager un modèle, celui de la mission civilisatrice. Elle parvient ainsi à entretenir ses clientèles dans le Maghreb colonial, au Levant comme dans les marges de l’Empire ottoman.

L’ouvrage interroge tout particulièrement la place des communautés juives dans le dispositif scolaire français. Accueillis dans les établissements de l’Alliance israélite, créée à la suite de l’affaire de meurtre rituel survenue à Damas en 1840, les juifs figurent également en nombre dans les autres établissements français, chrétiens comme laïques. L’antisémitisme développé en métropole et dans la société coloniale algérienne est partagé par certains missionnaires. Est-il pour autant propagé dans les écoles des missions catholiques ? Que masque le « Jewish work » revendiqué par les missionnaires protestants dans l’Empire ottoman ou en Perse ?

Cet ouvrage vise à croiser les types d’archives, en premier lieu celles de l’Alliance israélite qui offrent une source remarquable à l’historien de l’éducation, afin de mettre à jour les distorsions entre les discours et les stratégies mises en œuvre au sein du réseau scolaire français. Le discours de la « régénération » morale des juifs orientaux par l’école rejoint en fin de compte celui des missionnaires envers les chrétiens d’Orient. Comme la Mission laïque française, l’Alliance israélite offre une éducation qui répond aux standards français et se veut ouverte à tous, juifs et non-juifs, chrétiens et musulmans. Elle oppose un autre modèle à l’enseignement juif traditionnel et éclaire les tensions à l’intérieur des communautés juives. Confrontée successivement à l’ottomanisme, au nationalisme arabe et au sionisme envers lequel elle est supposée hostile, l’Alliance israélite apparaîtrait donc presque comme un sujet banal de cette histoire coloniale française en Méditerranée. Ses écoles, comme celles des autres réseaux missionnaires ou laïcs, en révèlent néanmoins toutes les arcanes, pour ce qu’elles nous apprennent des sociétés méditerranéennes, des relations entre communautés et entre États colonisateurs et peuples colonisés.

Mots clés : Alliance israélite, enseignement, histoire de l'éducation, Méditerranée


BOLMAIN, Thomas. Pierre Bourdieu philosophe. Une critique socio-philosophique de la "condition étudiante". EuroPhilosophie Editions, OpenEdition Books, 2017.

Présentation : La première partie de cet essai tente de rattacher les travaux de Pierre Bourdieu (spécialement les Méditations pascaliennes) à un certain style philosophique de la pensée, entre Kant (relu par Foucault) et Spinoza (revu par Deleuze). Ouvrant aux problèmes politiques les plus contemporains (la précarisation d’une part toujours croissante du public estudiantin), la seconde partie consiste en une relecture, articulée sur le thème de la temporalité, d’ouvrages plus anciens (Les Héritiers et Algérie 60).

Mots clés : champ scolaire, critique, domination, luttes, réflexivité, temporalité


BOSMAN, Françoise, CHANET, Jean-François, FRAJERMAN, Laurent, GIRAULT, Jacques, dir. La Fédération de l'Education nationale (1928-1992) : histoire et archives en débat. Presses universitaires du Septentrion, 2010, OpenEdition Books, 2019, 352 p.

Présentation : La Fédération de l’Éducation nationale occupait une place originale dans le paysage syndical français, jusqu’en 1992. Elle s’éteint alors en donnant naissance à l’UNSA Éducation et à la Fédération syndicale unitaire. Elle avait acquis une telle influence politique que les enseignants étaient associés à la définition des politiques éducatives. Cette organisation tirait-elle sa particularité de ce qu’on qualifie volontiers de corporatisme, de sa forte représentativité ou encore de son unité maintenue ? Le dépôt de ses correspondances, comptes rendus de réunions, photographies, enregistrements sonores au Centre des archives du monde du travail permet un nouveau regard.
Fruit d’un travail pluridisciplinaire, cet ouvrage reproduit une sélection de documents et comprend une bibliographie exhaustive ainsi qu’une présentation des archives de la FEN. Historiens, sociologues et archivistes ont croisé leurs analyses sur les doctrines et les pratiques du syndicalisme enseignant et les ont confrontées aux avis et témoignages des acteurs, offrant ainsi un éclairage inédit.
Comment la FEN parvenait-elle à préserver un univers et un horizon communs tout en s’accommodant d’une diversité de positions revendicatives, d’idéologies, de cultures professionnelles en son sein ? Le jeu des tendances notamment laissait libre cours à un rapport original aux autres organisations (syndicats ouvriers et étudiants, mutuelle…). Cette histoire de la conquête d’une autonomie de la société enseignante marque encore les mobilisations contre les politiques actuelles, que ce livre aide à comprendre.

Mots clés : archive, école, éducation, Education nationale, enseignant, fédération, Fédération de l'Education nationale, histoire, organisation syndicale, politique, politique éducative, syndicat


BROSSARD, Michel. Vygotski. Lectures et perspectives de recherches en éducation. OpenEdition Books, 2017, 256 p.

Présentation : Le nom du psychologue russe - Lev Semenovitch Vygotski - est enfin connu en France des lecteurs avertis. Mais il n'est souvent que trop rapidement cité et le tranchant de ses thèses s'en trouve dès lors fréquemment émoussé.

L'auteur ne cherche pas ici à « résumer » la pensée de Vygotski mais à la questionner. Après avoir présenté quelques-unes des thèses de la Théorie Historico-Culturelle, il examine avec soin les arguments qui permettent à Vygotski d'affirmer que les apprentissages devancent le développement. Suivant le fil de la pensée de Vygotski, il s'efforce de montrer combien il est éclairant de replacer la question des rapports entre apprentissage et développement dans un cadre historique. Les concepts de situation scolaire, de contexte, de de conceptualisation en situation scolaire permettent d'approfondir et d'opérationnaliser les thèses et hypothèses proposées par Vygotski.

Enfin Olga Anokhina et l'auteur proposent au lecteur un inédit en français de L.S. Vygotski datant de 1929 particulièrement instructif pour comprendre la genèse de la Théorie Historico-Culturelle.

Mots clés : didactique, éducation, science


BROUARD-ARENDS, Isabelle, PLAGNOL-DIEVAL, Marie-Emmanuelle. Femmes éducatrices au siècle des Lumières. Presses universitaires de Rennes, OpenEdition Books, 2016, 390 p.

Présentation : Les femmes éducatrices qu’évoque ce livre ont compris les enjeux qui dépassent largement l’individu singulier, garçon et/ou fille. Elles agissent dans l’enceinte familiale en interpellant mère et père (la mère dont ces actes révèlent l’importance réelle ou fictive tant elle apparaît de plus en plus comme un interlocuteur privilégié), enceinte familiale considérée comme un lieu expérimental pour préparer un projet de société. Les partenaires de l’éducation, femmes, hommes, auteurs ou non, entrent dans des géométries variables, mais qui, toutes, soulignent la présence grandissante de la femme dans le domaine éducatif, quelle que soit sa place dans la société, femmes de pouvoir ou au pouvoir, femmes exceptionnelles ou non, personnel mercenaire d’une éducation domestique, conventuelle, institutionnelle, privée ou non, célibataires, épouses, mères ou grand-mères, mais toutes conscientes de leur rôle. Cette préoccupation est l’occasion de se forger un destin, d’abord par la réflexion sur le statut lié à leur éducation, mais aussi et surtout parce que leur prise de position s’accompagne d’une entrée en écriture, en littérature, parfois en politique, tolérée dans un premier temps tant le terrain éducatif paraît le prolongement naturel de la vocation maternelle, mais aussi discutée, contestée, ridiculisée, interdite quand les revendications inquiètent trop le pouvoir en place. La question des savoirs, leur nature, leur mode d’apprentissage qui peut aller de l’autodidaxie à une éducation spécifique conçue pour elle par un mentor (père ou mère) en passant par un enseignement reçu par contrebande (quand elles profitent de l’éducation de leurs frères) posent le problème d’un enseignement féminin lui-même, centré sur une conception de la femme « naturellement » portée vers les arts d’agrément, la civilité, l’épistolaire, à qui les sciences, mais aussi tout simplement la lecture doivent être autorisées avec parcimonie et surveillance. Explicitée ou non par les textes, la question d’une éventuelle spécificité féminine est au cœur des débats, elle en constitue le point d’ancrage, qu’il s’agisse des programmes, des méthodes ou des expérimentations proposées.

Mots clés : éducation des femmes, enseignement, femme, lecture, littérature française, livre, XVIIIème siècle


CARDON-QUINT, Clémence. Des lettres au français. Une discipline à l'heure de la démocratisation (1945-1981). Presses universitaires de Rennes, 2015. OpenEditions Books, 2019.

Présentation : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'enseignement du second degré a connu une transformation sans précédent : les quatre années du premier cycle, longtemps réservées à une élite, sont devenues une étape obligée au sortir de l'école élémentaire. Cette massification s'est accompagnée d'une refonte des structures scolaires héritées de la Troisième République ; pouvait-elle laisser intact l'enseignement des lettres, intimement lié aux traditions de l'enseignement secondaire ?

Cet ouvrage, fondé sur le dépouillement d'archives, de revues pédagogiques et militantes et de manuels scolaires ainsi que sur des témoignages, examine la recomposition de l'enseignement du français dans le second degré à l'heure de la démocratisation. Il s'ouvre sur l'ascension controversée des lettres modernes – humanités modernes contre humanités classiques – et se clôt sur le désarroi d'une discipline éclatée, entre détracteurs d'un humanisme jugé désuet et défenseurs d'une tradition malmenée. Proposant une histoire sociale et culturelle de la discipline, il analyse la diversité des parcours et des profils des professeurs de français – du maître auxiliaire de lettres modernes à l'agrégé de lettres classiques – pour éclairer leurs perceptions des évolutions en cours ; il mesure leur implication dans les prises de décision affectant leur discipline – sa place dans la hiérarchie des savoirs, aussi bien que ses contenus et ses méthodes.

Mots clés : démocratisation de l'enseignement, discipline, enseignement, lettres, professeurs (enseignement secondaire)


CHAPOULIE, Jean-Michel. L'Ecole d'Etat conquiert la France : deux siècles de politique scolaire. Presses universitaires de Rennes, 2010, OpenEdition Books, 2019, 616 p.

Présentation : Un phénomène majeur a pris place en France au cours du 19e et du 20e siècle : la création et le développement d’une école publique qui retient les enfants et les adolescents des deux sexes sur une longue période (19 ans aujourd’hui en moyenne), et bien au-delà de l’obligation légale depuis les années 1960. Simultanément, l’organisation scolaire et les finalités de la scolarisation se sont transformées : à des écoles s’adressant spécifiquement à une classe sociale et un sexe s’est substituée une organisation qui récuse ces principes de différenciation de l’offre scolaire et définit celle-ci par référence à la structure des emplois.

Cet ouvrage porte à la fois sur le développement de la scolarisation et sur les transformations de l’organisation scolaire entre le début du 19e siècle et aujourd’hui. Il prend en compte tous les enseignements non obligatoires pour les garçons et pour les filles : le primaire jusqu’en 1880, les enseignements secondaire, primaire supérieur et technique jusqu’en 1959, les diverses formes de scolarisation concernant la tranche d’âge 11-19 ans depuis les années soixante.

L’accent est mis sur les déterminations internes à l’institution scolaire – l’action sur le terrain des personnels et l’organisation administrative et financière des établissements – ainsi que sur des déterminations externes. Parmi ces dernières, outre la politique définie à l’échelon central, certaines jouent un rôle notable à telle ou telle époque : les actions des villes entre 1830 et 1880, celles des milieux patronaux des industries « modernes » au 20e siècle, l’élaboration de conceptions nouvelles des besoins scolaires chez les instituteurs syndicalistes vers 1900 ou chez les partisans de l’éducation nouvelle après 1930, la diffusion de nouvelles représentations de l’avenir par les « experts » du Plan après 1945.

Une dernière partie offre une vue d’ensemble sur les aménagements du système scolaire dans le contexte nouveau de crise de l’emploi des trente dernières années et un bilan de la relation entre les objectifs des réformes des années 1959-1967 et l’état de la scolarisation à la fin du 20e siècle.

Mots clés : école, éducation, histoire de France, histoire de l'éducation, politiques publiques


CONDETTE, Jean-François. Education, Religion, Laïcité (XVIe-XXe s.) : continuités, tensions et ruptures dans la formation des élèves et des enseignants. Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, OpenEdition Books, 2018, 552 p.

Présentation : Si Religion et Éducation sont longtemps indissolublement et étroitement liées, à la fois dans les contenus enseignés, dans les valeurs transmises et les missions fondamentales fixées à l'existence humaine, si les personnels des structures éducatives sont aussi très longtemps des religieux, il n'en demeure pas moins qu'un lent et sinueux processus de distanciation est mis en œuvre qui aboutit à leur séparation plus ou moins radicale. La sécularisation progressive des personnels de l'Instruction publique s'accompagne, à la fin du xixe siècle d'une laïcisation des contenus enseignés mais aussi des maîtres et des maîtresses de l'école publique. Plutôt que de revenir sur ces réalités générales, déjà fortement travaillées par les historiens, cet ouvrage, fruit de deux journées d'études organisées par Jean-François Condette au sein du Laboratoire IRHiS de l'Université de Lille 3 (UMR CNRS 8529) se propose de focaliser les analyses sur deux thématiques plus précises qui sont celle de la formation des enseignants et celle des tensions et conflits entre religions, éducation et laïcité. Faisant délibérément le choix de la longue durée, puisqu'elles couvrent une large période allant du xvie au xxe siècles, les 23 contributions proposées insistent à la fois sur les continuités, les ruptures et les tensions qui marquent les relations entre Religion et Éducation mais aussi sur les possibles « accommodement » et les phases de dialogue qui, moins connues, existent également.

Mots clés : éducation, formation, France, laïcité, religion


CONDETTE, Jean-François. Les Ecoles dans la guerre, dir. Presses universitaires du Septentrion, 2014. OpenEdition Books, 2016.

L'École n’est pas hors du monde et hors du temps. Lorsque les « malheurs de la guerre » frappent un territoire et ses habitants, les acteurs éducatifs et les structures scolaires sont touchés. La mobilisation des hommes pour le combat atteint les personnels et les plus grands élèves ainsi que les étudiants, qui délaissent la plume et le verbe pour l’épée et le fusil. À l’arrière, les acteurs de l’École tentent de maintenir en vie les structures scolaires et universitaires et de les mobiliser pour la victoire alors que nombre de bâtiments sont aussi réquisitionnés pour d’autres missions. Lorsque la guerre, devenue défaite temporaire ou plus durable, débouche sur l’occupation par des forces ennemies ou sur l’installation d’un nouveau régime politique (tel le Régime de Vichy), les Écoles doivent apprendre à « survivre » en terrain hostile, marquant souvent par leur présence une forme de résistance. Le positionnement des acteurs éducatifs, dans ces périodes « noires » s’avère complexe. L’École, qui peut être un outil de formation au service de l’esprit raisonnable et de la paix entre les hommes, peut aussi, sous certaines conditions, devenir un instrument au service de la préparation de la guerre. Ce sont là les thématiques majeures proposées par ce livre qui, autour de 24 contributions inédites, croisant les échelles spatiales, fait aussi le choix de la longue durée (xviie-xxe siècles), même si elles portent surtout sur les deux guerres mondiales du xxe siècle.

Mots-clés : destruction, école, enseignant, guerre de 1870-1871, histoire de l'éducation,, occupation militaire, recteur, résistance, Seconde Guerre mondiale, violence de guerre


CONDETTE, Jean-François, FIGEAC-MONTHUS, Marguerite, dir. Sur les traces du passé de l'éducation... : patrimoines et territoires de la recherche en éducation dans l'espace français. Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2014, OpenEdition Books, 2019, 334 p.

Présentation : Ce livre invite à examiner les traces du passé de l’éducation par le biais de l’ensemble des supports patrimoniaux qui sont aujourd’hui à la disposition des chercheurs. Il permet également de montrer le rôle de l’historien dans la valorisation scientifique du patrimoine de l’éducation. Cet ouvrage est publié dans le cadre du programme de recherche Patria (Entre histoire et mémoire, le patrimoine aquitain de l’éducation : http://www.patrimoine-aquitain-education.fr/) porté par le CEMMC et l’ESPE d’Aquitaine. Il montre la richesse et la diversité de ce patrimoine éducatif qu’il ne faut pas cependant sacraliser mais étudier en historien, avec méthode et esprit critique. L’ouvrage rassemble les contributions de nombreux chercheurs spécialistes du champ de l’histoire de l’éducation et couvre un grand nombre de domaines concernant l’enseignement, la culture scolaire et plus largement l’éducation et cela à travers trois grands axes : la diversité du patrimoine éducatif pour l’historien, le patrimoine éducatif exploré par les historiens, les nouveaux territoires de la recherche en histoire de l’éducation.

Mots clés : culture scolaire, éducation, espace français, patrimoine, territoire


CURTIS, Sarah A. L'enseignement au temps des congrégations : le diocèse de Lyon (1801-1905). Presses universitaires de Lyon, 2003, OpenEdition Books, 2019, 288 p.

Présentation : Ce livre décrit l'importante contribution, au xixe siècle, des congrégations enseignantes et de l'Église catholique à l'enseignement populaire.

L'exemple du diocèse de Lyon montre que la scolarisation croissante, à la fois des garçons et des filles, est un processus qui dépend en grande partie de l'énergie de l'Église catholique et du travail en cours pour la reconstruction des paroisses, après la Révolution. Entre 1801 et 1880, les congrégations lyonnaises multiplient leurs écoles et développent un modèle scolaire acceptable par les communautés locales. Après 1880, quand les lois de Jules Ferry laïcisent les écoles publiques, ces congrégations mobilisent le public et leurs propres ressources pour garder les écoles privées, même lorsque les congrégations sont interdites d'enseignement après 1904. Même sur la défensive, les congrégations enseignantes ont résisté à la marginalisation de leur rôle dans la création du système scolaire universel.

Tiré des archives des congrégations elles-mêmes, peu accessibles jusqu'à présent, ce livre remet en cause les mythes scolaires français qui ont duré plus d'un siècle.

Mots clés : catholicisme, congrégation enseignante, Eglise, Eglise catholique, enseignant, enseignement, religion, système scolaire


DANCEL, Brigitte, HOUSSAYE, Jean, dir. Les idées pédagogiques : patrimoine éducatif ? Presses universitaires de Rouen et du Havre, OpenEdition Books, 2018, 390 p.

Présentation : Peut-on considérer que les idées pédagogiques constituent un patrimoine éducatif et peut-on prétendre rendre plus intelligibles la construction, la composition, l'évolution et la fonction d'un tel patrimoine ? Peut-on aspirer à faire évoluer et enrichir ce patrimoine, en considérant que la culture est tout autant réception et reconstruction que rupture et évolution ?

C'est à partir de cette thématique que CIVIIC, le laboratoire de sciences de l’éducation de l’Université de Rouen, a organisé en septembre 1998 un colloque autour de quatre ateliers :

- nature, classement et rôles des idées pédagogiques ;

- approche historique de la reconstruction et de la circulation des idées pédagogiques ;

- approche contemporaine de la construction et de la circulation des idées pédagogiques ;

- valeurs des idées pédagogiques.

L’écho rencontré, l'originalité reconnue et l'intérêt exprimé lors de ce colloque ont incité les organisateurs à regrouper dans cet ouvrage l’ensemble des communications scientifiques discutées pendant les ateliers. Elles ne manqueront pas de continuer à alimenter la réflexion et les débats en philosophie de l'éducation et en histoire des idées pédagogiques.

Mots clés : éducation, pédagogie, scolarité


DENIS, Daniel, KAHN, Pierre, dir. L'école républicaine et la question des savoirs : enquête au coeur du dictionnaire de pédagogie de Ferndinand Buisson. CNRS, OpenEdition books, 2003. 302 p.

Présentation : Le Dictionnaire de pédagogie est initié et dirigé par F. Buisson au moment même où il devient l’un des acteurs principaux des réformes engagées par la Troisième République. Cette œuvre monumentale donne de l’école républicaine une image complexe, dès lors qu’on l’aborde, comme l’ont fait ici onze spécialistes de l’histoire de l’enseignement, à partir des discours tenus sur les savoirs scolaires. C’est que ces discours accueillent un débat ouvert et contradictoire, véritable guerre des anciens et des modernes : les tenants d’une éducation primaire « libérale » et « humaniste » affrontent ceux qui continuaient à se référer à une école bornée par l’utilité pratique des connaissances qu’elle dispense aux classes populaires qui la fréquentent.
D’un champ disciplinaire à l’autre, et même à l’intérieur d’un même champ, les lignes de force de cet affrontement varient, mais partout une volonté réformatrice s’affirme et se heurte aux réalités de la forme scolaire. Pourtant, ce jeu subtil et changeant qui met dans la première édition du Dictionnaire (1882-1887) l’idéal réformateur à l’épreuve de l’école réelle se recompose trente ans plus tard au profit d’un Nouveau Dictionnaire (1911) à la doctrine pédagogique plus lisse et plus désenchantée. Ce que le Dictionnaire dit des savoirs scolaires permet alors de suivre, d’une édition à l’autre, l’aventure d’une entreprise réformatrice et, très loin des stéréotypes actuels sur l’école républicaine, d’en dégager le sens.

Mots clés : didactiques, école, éducation, enseignement primaire, histoire de l'éducation, pédagogie


DUMONT, Fernand, MARTIN, Yves, dir. L'éducation, 25 ans plus tard ! Et après ? Institut québécois de recherche sur la culture, 1990, 432 p.

Présentation : Cet ouvrage réunit les communications présentées lors d'un colloque tenu à Québec, en novembre 1989, à l'occasion du 25e anniversaire de création du ministère de l'Education et du Conseil supérieur de l'Education, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science. Cinq parties : la démocratisation scolaire, la conception de l'éducation, quelques pratiques de l'enseignement, l'éducateur, vue d'ensemble et perspectives.

Mots clés : éducation, histoire de l'enseignement


FELL, Eve-Marie, GUERENA, Jean-Louis, dir. L'Université en Espagne et en Amérique latine du Moyen-Age à nos jours. II. Enjeux, contenus, images. Presses universitaires François-Rabelais, OpenEdition Books, 2017,  674 p.

Présentation : Sous le titre d'Enjeux, Contenus, Images,le IVe colloque international du CIREMIA, tenu à Tours du 10 au 12 avril 1992, abordait […] divers aspects laissés de côté lors du colloque précédent, tels que le statut et l'évolution des disciplines universitaires, les relations des universités avec les différents pouvoirs dont elles ont pu dépendre à un moment ou à un autre, les différents projets et modèles universitaires élaborés au fil du temps, ainsi que les images littéraires et artistiques qu'a pu inspirer l'Université, le tout dans le temps long et dans l'ensemble du monde hispanique et hispano-américain, ce qui permet ainsi de repérer constances et différences, ruptures et modèles.

Mots clés : Amérique latine, enseignement, enseignement supérieur, Espagne, étudiant, professeur, université


GARNIER, Bruno, KAHN, Pierre, dir. Eduquer dans et hors l'école : lieux et milieux de formation. XVIIe-XXe siècle. Presses universitaires de Rennes, OpenEdition Books, 2018, 286 p.

Présentation : Si l’école a constitué, depuis le XVIIe siècle, en France mais aussi dans de nombreux autres pays, le cadre d’une étape de plus en plus ordonnée de la vie des enfants et des jeunes, à côté d’elle et souvent au-delà, ont coexisté et continuent d’exister d’autres formes et d’autres milieux éducatifs. Outre les familles, il faut mentionner divers acteurs, religieux ou professionnels, privés ou publics, communautaires ou nationaux, prétendant eux aussi à une efficacité éducative (Églises, armée, médecine, monde économique et monde du travail, pouvoirs politiques, etc.).
L’ouvrage se propose de procéder à l’exploration historique de situations de coopération et de concurrence entre l’école et ces différents espaces éducatifs, en France et dans plusieurs autres pays, ainsi qu’à l’étude des rapports entre l’institution scolaire et les différents environnements culturels des enfants qu’elle scolarise. Parler de « l’éducation dans et hors l’école », c’est donc s’intéresser à diverses façons dont, historiquement, milieux éducatifs scolaires et non scolaires ont pu se rencontrer, s’articuler, s’influencer ou au contraire se démarquer les uns des autres.

Mots clés : école, enfants, enseignement primaire


GREVET, René. Ecole, pouvoirs et société (fin XVIIe-1815). Artois, Boulonnais, Pas-de-Calais. Publications de l'Institut de recherches historiques du Septentrion, OpenEdition Books, 2018, 335 p.

Présentation : Ce livre retrace l’histoire de l’enseignement élémentaire dans le Pas-de-Calais depuis la fin du xviie jusqu’au début du xixe siècle. Ce fut une période décisive pour l’institution scolaire. De l’époque de Louis XIV à celle de Napoléon Ier, l’École s’est imposée comme une nécessité sociale et comme une réalité institutionnelle incontournable. Comment cette évolution s’est-elle accomplie et quelles en furent les conséquences ? En particulier, ne préparait-elle pas l’entrée en scène de l’Etat enseignant ? Sous la Révolution en effet, l’éducation de la jeunesse est devenue un enjeu politique essentiel. Apparut alors un double système d’enseignement, l’un public et laïc, l’autre privé et confessionnel. Cette dualité devait caractériser pour longtemps l’Ecole contemporaine... Dans son ouvrage, René GREVET décrit aussi les conditions de vie des enseignants de cette époque. Il analyse également les lents progrès de l’instruction populaire et dégage une nouvelle problématique pour l’interprétation des taux d’alphabétisation. C’est l’un des apports majeurs de sa thèse.

Mots clés : écoles primaires, éducation, enseignement, France, Pas-de-Calais


GREVET, René. L'avènement de l'école contemporaine en France (1789-1835). Presses universitaire du Septentrion, 2001, OpenEditionBooks, 2020, 360 p.

Présentation : L’École contemporaine naît avec la Révolution. Cet avènement, préparé par l’ébranlement éducatif du siècle des Lumières, s’inscrit parmi les évolutions caractéristiques de la transition entre l’époque moderne et l’ère contemporaine. C’est donc à une véritable conquête culturelle et scolaire du territoire à laquelle on assiste entre 1789 et 1835. La scolarisation et l’alphabétisation ont progressé, concernant désormais plus de la moitié de la population. L’État a cherché à occuper l’espace éducatif jusque là monopolisé par l’Église et s’est donné progressivement les moyens administratifs d’une politique d’instruction publique. La tutelle étatique s’est ainsi renforcée, symbolisée par l’activité d’un ministère à part entière dès 1828 et par l’existence d’un seul et même budget de l’instruction publique à partir de 1835.
L’existence d’un enseignement public, de mieux en mieux encadré par l’État, a favorisé l’apparition d’une mentalité laïque parmi les enseignants. Pourtant le monopole étatique ne s’est pas imposé complètement. Une autre école, héritière des traditions confessionnelles, s’est maintenue et a même prospéré dans l’ouest et le sud. Ce dualisme scolaire, né sous la Révolution, plaçait désormais l’éducation de la jeunesse parmi les enjeux politiques majeurs de l’époque contemporaine.

Mots clés : alphabétisation, conquête culturelle, école, éducation, époque moderne, Lumières, Révolution française


HAMON, Christian. Le Baccalauréat technique : de la technologie industrielle aux sciences de l'ingénieur, 1944-2014. Presses universitaires de Rennes, 2015, OpenEdition Books, 2019, 411 p.

Présentation : La création méconnue du baccalauréat technique après la Libération est un fait dont l'importance est sous-estimée. Vitrine de l'enseignement technique, à la fois vivier pour le recrutement de ses professeurs et inspecteurs généraux et des ingénieurs des Arts et Métiers, et modèle pour d'autres diplômes moins prestigieux comme les brevets et baccalauréats de technicien puis les baccalauréats technologiques, ce baccalauréat, devenu scientifique et un temps étiqueté « Bac E », constitue pour ses promoteurs un laboratoire d'innovations pédagogiques et un outil au service de la reconnaissance de la valeur culturelle de l'enseignement technique.

En étudiant une période pour laquelle les recherches demeurent rares, cet ouvrage comble un vide dans l'historiographie de l'enseignement. Il explique comment et pourquoi une fraction de l'enseignement technique se détache de sa vocation professionnalisante et devient, en soixante-dix ans, une discipline d'enseignement général de sciences de l'ingénieur dispensé au baccalauréat scientifique et en classes préparatoires aux grandes écoles d'ingénieur. Cette histoire inédite de la technologie industrielle révèle un processus original de disciplinarisation en trois phases de restructuration (1944-1958), de secondarisation (1959-1984) et de mise en discipline (à partir de 1985), phénomène complexe lié à des enjeux politique, sociologique, socioéconomique, institutionnel et didactique, au sein duquel les missions confiées à l'enseignement technique puis technologique constituent un facteur déterminant.

Avec pour fil conducteur l'histoire de l'enseignement de la technologie au baccalauréat technique et en classes préparatoires, l'analyse croisée des textes officiels, des revues syndicales, pédagogiques et professionnelles, et des manuels scolaires, permet de retracer l'évolution conjointe des missions, de l'organisation administrative et pédagogique et des contenus d'un enseignement sans cesse renouvelé. Formidable témoin de la façon dont se construit une discipline scolaire, cet ouvrage éclaire également les bouleversements de l'école, contemporains et à venir. Il intéressera donc les chercheurs, les formateurs, les inspecteurs et professeurs de technologie, les anciens élèves de l'enseignement technique et technologique, mais aussi toutes les personnes passionnées par l'histoire de l'enseignement.

Mots clés : baccalauréat technique, discipline scolaire, enseignement


HERY, Evelyne. Un siècle de leçons d'histoire. Presses universitaires de Rennes, OpenEdition Books, 2015

Présentation : Pour bien des anciens élèves de lycée, l'enseignement de l'histoire évoque une somme de leçons apprises et marquées par le rituel immuable de l'interrogation orale, du cours magistral et du résumé. Ces formes d'enseignement sont la trace visible de l'immobilisme qui, entre 1870 et 1970, a prévalu dans la discipline historique, alors même que les pouvoirs publics et, au-delà, la société lui assignaient des finalités ambitieuses. Le tournant critique des années 1960 sanctionne l'échec d'un enseignement particulièrement fier de son message au temps de la Troisième République et, à court terme, la fin des espoirs portés par le souffle de la Libération.
Au carrefour de l'historiographie, de l'histoire de l'éducation et de la didactique, le présent ouvrage se propose de retracer cette évolution. En analysant l'organisation de l'enseignement, son contenu à travers les textes normatifs et ses relations avec la recherche historique, il accorde une place privilégiée à la réalité concrète de la leçon et aux pratiques telles que les restituent notamment les rapports d'inspection des professeurs de l'académie de Rennes. Il souligne les blocages et pesanteurs qui ont freiné l'innovation pédagogique et rendu les réformes difficiles. Les débats les plus récents sur l'enseignement de l'histoire s'en trouvent notablement éclairés.

Mots-clés : didactique, histoire (matière d'enseignement), éducation, enseignement secondaire, discipline, histoire de l'enseignement, historiographie, pédagogie, professeurs (enseignement secondaire)


KAHN, Pierre, YOUENN, Michel. Formation, transformations des savoirs scolaires : histoires croisées des disciplines, XIXe-XXe siècles. Presses universitaires de Caen, 2016, OpenEdition Books, 2021, 318 p.

Présentation : Depuis quand l’école s’est-elle ouverte à la géographie, à l’éducation artistique ou aux langues régionales ? Quels rapports les matières enseignées ont-elles entretenus avec les pratiques sociales et les « savoirs savants » ? Quels sont les enjeux de l’émergence et des transformations d’un savoir scolaire ? L’histoire des disciplines scolaires contribue à enrichir l’histoire de l’école elle-même, en montrant notamment qu’il n’est pas possible de penser de façon totalement synchrone les transformations institutionnelles et les transformations disciplinaires. Celles-ci ont leur causalité spécifique et leur temporalité propre, souvent liées aux logiques des acteurs, qu’il s’agisse d’enseignants, d’associations de spécialistes, de responsables institutionnels, ou de militants pédagogiques. L’histoire des disciplines scolaires montre ainsi l’autonomie du pédagogique en regard du politique, et même l’autonomie des évolutions des disciplines les unes par rapport aux autres.

Mots clés : changement, didactique, histoire de l'éducation, pédagogie, programmes d'études, XIXe siècle-XXe siècle

 


LEBEAUME, Joël, D'ENFERT, Renaud, dir. Réformer les disciplines : les savoirs scolaires à l'épreuve de la modernité, 1945-1985. Presses universitaires de Rennes, 2015. OpenEdition Books, 2019, 276 p.

Présentation : En France, comme dans tous les pays développés, la Libération ouvre une période de déploiement d'une ambition modernisatrice dont l'école est un des leviers essentiels. Associée aux profonds bouleversements économiques, scientifiques et techniques, la modernité se manifeste dans la nouvelle organisation sociale, les mœurs, les modes de vie, la quotidienneté, ainsi que dans la constitution du système éducatif. Elle s'accomplit également dans la nécessaire adaptation des enseignements, de leurs contenus et de leur organisation d'ensemble. S'appuyant sur l'étude de cinq disciplines particulières (français, mathématiques, sciences physiques et naturelles, technologie, éducation physique et sportive), l'ouvrage s'attache à saisir les dynamiques des réformes des savoirs scolaires effectuées jusqu'au milieu des années 1980, ainsi que les discours d'acteurs individuels et collectifs qui les ont portées. Adoptant une perspective curriculaire, il retrace l'évolution de la place et de la légitimité respective des différentes disciplines et tente d'appréhender les rapports de force entre elles (et entre leurs acteurs) ainsi que les éventuelles remises en cause des hiérarchies disciplinaires.

Cet ouvrage offre ainsi aux chercheurs, enseignants et responsables du système éducatif une analyse distanciée et critique sur les évolutions conjuguées des enseignements et sur les conditions de possibilité des réformes des savoirs scolaires.

Mots clés : discipline, éducation, France


PAILLER, Jean-Marie, PAYEN, Pascal. Que reste-t-il de l'éducation classique ? : relire "le Marrou" : histoire de l'éducation dans l'Antiquité. Presses universitaires du Midi, 2004, OpenEdition Books, 2020, 388 p.

Présentation : L’Histoire de l'éducation dans l’Antiquité, qu'Henri-Irénée Marrou (1904-1977) publie en 1948 aux éditions du Seuil alors naissantes, est une œuvre de science et d'engagement. Œuvre de science écrite par un historien spécialiste de saint Augustin qui livre là sa première grande synthèse, couvrant plus de treize siècles d’histoire, depuis Homère jusqu'aux "préludes à la renaissance carolingienne". Œuvre lue et méditée, dans ses éditions successives, par nombre d’étudiants, d'enseignants, de femmes et d'hommes "de culture. Œuvre d'engagement aussi, car le livre ne peut être dissocié de son contexte d'élaboration et de maturation, pendant les années 1940-1945, lorsque Marrou, professeur à la Faculté des Lettres de Lyon, participe avec ses étudiants au mouvement de la Résistance.

Le livre ici proposé a pour visée principale d'analyser ces deux dimensions de l'Histoire de l'éducation dans l’Antiquité et leurs interférences. Les traditions éducatives de l’Antiquité classique, grecque et romaine, reconstituées avec érudition par l'historien Marrou, tiennent aussi lieu, pour l’homme engagé, de plus sûr rempart contre toutes les formes de barbarie, dont le présent, dans l'Italie et l'Allemagne des années 1920 et 1930 (Marrou vécut à Rome et à Naples à ce moment) lui offrent deux illustrations extrêmes. Chacune des relectures s'efforce donc de préciser comment Marrou aborde les thèmes propres à l'historien des sociétés anciennes en fonction de l'urgence du très contemporain. Puis leurs auteurs analysent ce que les renouvellements de la recherche, depuis plus de cinquante ans, ont apporté, infléchi, rectifié parfois, à partir des ressources croisées de la philologie et de l’histoire dans ses différentes approches : histoire culturelle, histoire de l'éducation, histoire littéraire, anthropologie historique...

Mots clés : Antiquité, éducation, enseignement, histoire


PERRIN, Pierre. Les idées pédagogiques de Jean-Marie de la Mennais. Presses universitaires de Rennes, OpenEdition Books, 2015.

Présentation : Jean-Marie de la Mennais (1780-1860), le fondateur des Frères de l'Instruction chrétienne, est beaucoup moins connu que son frère Félicité. Il est pourtant, comme le démontre fort bien l'ouvrage de Pierre Perrin, l'une des figures de proue de l'enseignement congréganiste en Bretagne. Convaincu que seul un enseignement religieux peut former l'homme tout entier, l'abbé de la Mennais est en effet présent sur tous les fronts de la scolarisation : instruction des campagnes bretonnes, éducation gratuite des filles et formation des institutrices laïques, développement de l'enseignement pour les esclaves dans les colonies, formation théologique du clergé. L'organisation de ses écoles, le choix des méthodes d'apprentissage (notamment son refus de l'enseignement mutuel), l'expérimentation d'un enseignement professionnel et agricole mais aussi ses luttes contre l'administration et ses prises de position sur les grandes lois de l'éducation s'inscrivent dans une histoire dynamique du débat pédagogique et des enjeux idéologiques qu'il recouvre : il s'agit là  de défendre la liberté de l'enseignement et de Combattre le monopole universitaire. Cet ouvrage, clair et équilibré, devrait retenir l'attention de ceux qui s'intéressent tant à  l'histoire religieuse qu'à  celle de l'enseignement. Peut-être même réveillera-t-il la mémoire de l'« Ignorantin breton ». Pierre Perrin est chargé d'enseignement à  l'IUT de Brest et enseigne la philosophie dans un lycée agricole. Son livre prend sa source dans la thèse de doctorat qu'il a soutenue en 1998 à  Brest. En couverture : Portrait de Jean-Marie de la Mennais, (© cl. Maison-mère des Frères - Ploërmel).

Mots clés : éducation chrétienne, enseignement agricole, enseignement professionnel, histoire de l'enseignement, histoire religieuse, sciences de l'éducation, XIXe siècle


PEYRONIE, Henri, VERGNIOUX, Alain, dir. Education et longue durée. Presses universitaires de Caen, OpenEdition Books, 2016

Présentation : L’ouvrage se propose d’étudier certaines déterminations historiques, sociologiques et anthropologiques de l’école aujourd’hui dans la perspective de la « longue durée » et telles qu’elles trouvent leur point d’émergence et de constitution dans des périodes reculées du passé. Elles peuvent concerner des composantes aussi diverses que la forme des exercices, l’organisation du temps et de l’espace, les outils, certains thèmes pédagogiques, la forme des exercices, la hiérarchie des disciplines. Mener cet ensemble d’analyses permet de mieux cerner les légitimités perdues de pratiques toujours présentes, les continuités culturelles, la rémanence de pratiques et de représentations que les logiques de modernisation et de réforme n’ont pas réussi à entamer.

Mots clés : histoire de l'éducation, disciplines, réforme, pédagogie, enseignement, France, histoire


POUCET, Bruno. L'Etat et l'enseignement privé : l'application de la loi Debré (1959). Presses universitaires de Rennes, 2011, OpenEdition Books, 2019, 368 p.

Présentation : Il y a cinquante ans était votée, dans des circonstances difficiles, la loi dite « Debré » qui régit encore les rapports entre les établissements d'enseignement privés et l'État. Un bilan de l'application de cette loi fondatrice à tous égards s'imposait, réalisé par des chercheurs en sciences de l'éducation, droit, histoire et sociologie, mais également grâce à des témoins et des acteurs ayant eu ou ayant des responsabilités au plus haut niveau dans le déroulement des évènements.

Quatre moments ordonnent le contenu de cet ouvrage : un bilan historique confronté à la mémoire de grands témoins des évènements depuis le vote de la loi Debré jusqu'à l'échec de sa transformation par la loi Savary ; un bilan centré sur la question très sensible du statut des maîtres contractuels : caractère propre, rapport aux congrégations, gestion et formation initiale et continue des enseignants ; un bilan sur l'espace occupé par les établissements privés sur le territoire français : sociologie des élèves, choix des parents, rapports aux questions économiques et développement d'un secteur marchand aux frontières de l'école sous le regard croisé des acteurs que sont les parents d'élèves ; et un bilan enfin sur l'identité même des établissements privés : établissements juifs, musulmans, nouvelles écoles catholiques, rapport au marché et au service public.

Cinquante après la loi Debré où en sommes-nous ? Cet ouvrage tente d'y répondre et de dresser un bilan aussi nuancé et rigoureux que possible de l'application d'une loi qui a fait débat et continue à le faire parce qu'elle se prête à de multiples interprétations. La loi Debré participe-t-elle de cette « composition française » dont parle Mona Ozouf ou au contraire a-t-elle dressé une barrière entre des cultures éducatives différentes ? Rapprochement et séparation constituent bien le paradoxe actuel des établissements privés par rapport aux établissements publics.

Mots clés : école, éducation, enseignement, histoire de l'éducation, politiques publiques


VANDENBUSSCHE, Robert. 1896-1996 : cent ans d'université lilloise. Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, OpenEdition Books, 2018, 255 p.

Présentation : Au milieu du siècle dernier, nombreux étaient ceux qui ressentaient la nécessité de rétablir en France les Universités, telles qu'elles avaient existé avant leur suppression, juste après la Révolution française en 1794.
Leurs efforts aboutirent et c'est ainsi que purent être recréées, à Lille, quatre facultés d’État dont l’inauguration, grandiose, fut réalisée au mois de juin 1895.
Il était plus que judicieux, un siècle plus tard, de célébrer l'anniversaire de cet événement.

Mots clés : enseignement, Lille, université


VICTORIEN, Sophie. Jeunesses malheureuses, jeunesses dangereuses : l'éducation spécialisée en Seine-Maritime depuis 1945. Presses universitaires de Rennes, 2011, OpenEdition Books, 2019, 318 p.

Présentation : La Libération est marquée par une très forte inquiétude des pouvoirs publics face à la délinquance juvénile et, plus largement, face à la jeunesse en difficulté ; elle révèle ainsi les fortes perturbations, voire les traumatismes subis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette prise de conscience se traduit par un appareil législatif affirmant la primauté des conceptions éducatives sur les principes répressifs. Faute de moyens financiers notamment, l’État s’appuie au niveau national sur le secteur privé, disposant traditionnellement d’une certaine expérience dans le domaine et de réseaux prompts à soutenir ces œuvres.

Or, la Seine-Inférieure, fortement ébranlée par les séquelles de la guerre, souffre, de surcroît, d’un équipement très insuffisant pour affronter les besoins en matière de prise en charge des mineurs délinquants et en danger. Toutefois, le milieu associatif réussit à rattraper son retard avec l’aide, en particulier, de personnalités locales dont le rôle est déterminant au sein des conseils d’administration. Tout au long de cette période, les établissements spécialisés affinent leurs méthodes et leurs projets pédagogiques grâce aux progrès de la formation des éducateurs et en s’ouvrant aux autres spécialistes de l’enfance.

Dès les années 1970, l’évolution du profil des pensionnaires et les critiques qui se développent à l’encontre de l’hébergement classique, ainsi que le climat de restriction budgétaire mais aussi de décentralisation modifient de fait les rapports entre l’État et le secteur privé dont les caractéristiques ont désormais peu à voir avec les premières années d’expérimentation.

Mots clés : éducation, éducation spécialisée, enseignement, histoire de l'éducation, sociologie de l'éducation